Georges Poncet :Spiritus__galerie Jeanne Bucher Jaeger

Après des études d’arts plastiques, Georges Poncet opte définitivement pour la photographie et se spécialise, dès le début des années 80, dans la photographie d’œuvres d’art. Depuis 25 ans, l’artiste réalise au sein du Musée du Louvre des prises de vues complexes de pièces exceptionnelles, notamment pour les antiquités égyptiennes. Des voyages au cœur de l’histoire et des civilisations sont effectués pour le Louvre où Poncet évoque ces instants uniques vécus lors de la découverte des peintures Copte des débuts du christianisme, ou lors de la mission photographique de la tombe de Sennedjem à Louxor. Cette approche particulière de la photographie estenrichie, au fil du temps, par ses rencontres avec des artistes contemporains qu’il côtoie, à certains moments, quasi quotidiennement comme Pierre Soulages, Anselm Kiefer et bien d’autres comme il le dit :

"Dans l’atelier de Soulages, on parle du noir avec agitation ou tranquillité, on regarde un gris avec tendresse, la toile s’organise, la photographie se fait." Ou encore : "Se confronter à une œuvre de Kiefer est un acte autant physique qu‘intellectuel. Laisser le temps pour découvrir l’étendue de l’inspiration sans limite d’Anselm, qui traverse l’intime et histoire, effrayante ou secrète." Avec chacun, les regards s’assemblent, s’affinent, l’émotion émerge et l’essentiel se produit:  la fidélité à l’œuvre devient présente dans la photographie.

Un voyage au Japon lui révèle sa sensibilité d’artiste : la lumière à l’œuvre et l’évidence d’une sensualité dans la matière même de l’image. La frontière entre le visible et l’invisible s’estompe et l’au-delà du plan focal s’impose alors, comme l’au-delà de la contingence au réel dont procède toute photographie. Son retour au Louvre le place pleinement présent à la sensation et à l’énergie qui habite les œuvres et les artistes. Se laisser envahir par l’espace pictural en lui donnant corps, formes et couleurs… le regard photographique devient pinceau, matière et fluide.

Ces chemins révélateurs seront à l’origine d’une première série de photographies, les  Sfumato. Dans le sillage de ces Sfumato, naîtra la série présentée aujourd’hui à la galerie, intitulée Spiritus, respiration de l’âme.

Dans la tradition catholique, le vendredi Saint, les statues des églises sont voilées. Pas de représentation du divin le jour de la mise à mort du Christ. Le regard est invité à se tourner vers l’intérieur. L’absence de représentation du divin, caché sous un voile, révèle l’invisible, la présence, une « théophanie ». Sous les voiles, les corps et les chairs se devinent d’une sensualité pudique permettant, hors du charnel, de convoquer le ressenti, et pour chacun, l’émergence de son propre spirituel.

C’est également avec cette spiritualité sensitive que le photographe se trouve au sein d’espaces mythiques de la peinture : les Carrières de Bibemus et Cézanne, Les Rivières d’Ornans et Courbet, les Chemins d’Auvers-sur-Oise et Van Gogh ; la Côte Normande.  Les  Spiritus rejoignent la respiration des lieux de peinture en nous reliant non seulement à l’histoire et au chronos, mais également à notre perception et à notre authenticité de l’instant. Chez Georges Poncet, la photographie convoque à la fois la mémoire savante d’espaces incontournables de peinture dans l’histoire de l’art, ses sites fondateurs pour l’histoire de la peinture, saisis dans l’instant parfait et la justesse d’une lumière, dans la conscience instantanée d’une présence à l’œuvre. L’outil photographique dépasse le documentaire pour nous amener – tel un peintre ou un sculpteur – dans sa dimension plastique, dans la chair du réel. Avec son appareil, Georges Poncet capte à la fois l’histoire de la peinture et ses sites dans une fidélité à la fois aux auteurs, aux lieux et à lui-même, dans la sensualité des modelés et l’impression du toucher des sites jusqu’à la présence de l’air ou de la lumière qui vibrent dans les chemins de blés de Van Gogh, dans le modelé de cette montagne immortalisée par Cézanne, dans l’écriture lumineuse des multiples sources et cavernes de Courbet. La justesse d’une lumière est fondamentale, la richesse d’une couleur essentielle à la composition générale afin de nourrir la fragile conscience d’être présent au monde.

Dans sa préoccupation d’une perspective renaissante, Georges Poncet nous convie à travers ses œuvres à un universel commun, un transitoire et un éternel qui nous habite et nous construit et donne à voir les chemins et lieux de l’histoire de l’art tout autant que l’immanence de la création en présence et la trace sacrée du vivant dans un cheminement commun où l’observé et l’observateur ne peuvent qu’être en osmose.

© galerie Jeanne Bucher Jaeger

 

Gp a

 

Élévation Rouge

Saint- Eustache, 2013

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

 Édition de 3 et 2 EA, 100 x 135 cm

 

 

Gp b

 

Le Voile Violet 

Trinité, 2019

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

Tirage 1/3

135 x 100 cm

 

 

Gp c

 

Le Voile Noir

Trinité, 2019

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

Tirage 1/3

135 x 100 cm

 

 

Gp d

 

Le Visage

Saint-Roch, 2021

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

Tirage 1/3

135 x 100 cm

 

 

Gp e

Élévation Bleue

Saint-Roch, 2021

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

Tirage 1/3

75 x 100 cm

 

 

Gp f

 

La Source De La Loue

Ornans, 2020

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

100 x 135 cm

Tirage 1/3

 

 

Gp i

 

Les Arbres du Puy Noir

Ornans, 2019

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

60 x 90 cm

Tirage 1/3

 

 

Gp j


Le Puy Noir

Ornans, 2019

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

90 x 120 cm

Tirage 1/3

 

 

Gp h

 

Le Triangle Ocre

Bibémus, 2017

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

60 x 90 cm

Tirage 1/3

 

 

Gp g

 

La Sainte Victoire

Bibémus, 2017

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

120 x 160 cm

Tirage 1/3

 

 

Gp k

 

Falaises

Les Grandes Dalles, 2019

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

90 x 120 cm

Tirage 1/3

 

 

Gp l

 

La Vague

Ault, 2020

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

120 x 160 cm

Tirage 1/3

 

 

Gp n

 

Le Chemin de Vincent

Auvers, 2018

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

90 x 120 cm

Tirage 1/3

 

 

Gp m 1

Les Blés d'Or

Auvers, 2020

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

90 x 120 cm

Tirage 1/3

 

 

Gp o

Les Blés de Vincent

Auvers, 2018

Tirage pigmentaire sur papier Fine Art

90 x 120 cm

Tirage 1/3

 

https://jeannebucherjaeger.com/fr/exhibition/spiritus/

https://georges-poncet.fr/

 

.Sheila Hicks :Apprentissages__Musée Carnavalet / :Grace, No Gridlock = Avec Grâce, sans Impasse__galerie Frank Elbaz / :Petits formats__galerie Zlotovski

Musée Carnavalet

En 1964, Sheila Hicks choisit de s’installer à Paris pour y mener sa vie et fonder son atelier. Née au Nebraska en 1934, élève de Josef Albers et Georges Kubler à la Yale School of Art and Architecture, riche de ses voyages en Amérique du Sud et de cinq années au Mexique, son atelier parisien devient alors le centre,toujours actif, d’une oeuvre ouverte, où fils et textiles donnent forme à un "langage international" tactile, sensible et immédiat. Pour elle, la création est un processus en mouvement, qui se nourrit des rencontres et dialogues qui la marquent, des cultures et des techniques étudiées, des architectures investies. 

Apprentissages est un parcours en trois temps. (...) Premier temps au Musée Carnavalet, où l’univers de Sheila Hicks dialogue avec l’architecture éclectique de ce musée dédié à l’histoire de Paris, notamment dans la galerie de l’Hôtel Carnavalet, côté jardin,sur la Cour des Marchands-Drapiers.

Comme son titre l’indique, Apprentissages évoque la matière première principale des œuvres de Sheila Hicks et donne forme à son langage tactile et sensible, tout en soulignant la notion de transmission, cruciale pour l’artiste, avec des créations conçues comme une initiation ouverte, un flux favorisant l’échange. Plus que jamais, le textile apparaît ici comme "un moyen incomparable pour construire le dialogue avec l’autre".

Galerie Frank Elbaz

La galerie Frank Elbaz est heureuse de présenter "Avec Grâce, sans Impasse", la troisième exposition personnelle de Sheila Hicks. En réponse à l’espace de la galerie, l’artiste présente un ensemble d’oeuvres historiques et plus récentes, ainsi qu’une grande installation conçue in situ. Cette exposition fait suite à presque deux années de confinement dû à la pandémie, pendant lesquelles l’artiste a été contrainte de travailler à distance. Ainsi, Avec Grâce, sans Impasse marque le premier retour de Sheila Hicks à l’espace d’exposition.

A l’entrée est accrochée l’oeuvre Tapis de prière, créée en 1971, ainsi que trois médaillons orange et bleu présentés sur le même mur, faits de fibres synthétiques et naturelles entrelacées, et suspendus sous la structure métallique.

Pendant les journées d’installation, Sheila Hicks a renoué avec une pratique in situ très importante dans son travail. L’installation En route vers Séville a été créée dans l’espace, à partir de bandes de tissus déchirées à la main et de bobines de lin jaune et orange. L’artiste invite le spectateur à lever les yeux vers le plafond et sa charpente historique, ainsi que les poutrelles métalliques qui stabilisent la structure. Droits de Parole, une oeuvre composée de 19 bâtons posés au sol, et le grand panneau jaune North South Est West, viennent encadrer cette structure qui se déploie sur le sol.

Les oeuvres et expositions de Sheila Hicks résultent en effet d’une observation attentive de l’espace et de ses caractéristiques, afin de l’habiter et d’interagir avec lui. Ainsi, les panneaux entourés de fil de lin Ida & Will W. et Vert Vertical, Vert Horizontal sont accrochés près la fenêtre de la galerie, habitée de fibre de noix de coco et qui laisse apparaitre les feuilles de l’extérieur.

Pour cette exposition, Sheila Hicks a invité Paolo Roversi à présenter ses photographies nées de la collaboration entre les deux artistes. Ces images des oeuvres de Sheila Hicks sous l’objectif du photographe ont été mises en lumière dans la pénombre par Stéphane Henry. Les lampes révèlent les tirages au charbon de Roversi, accompagnés des Cordes Sauvages de Hicks. Sheila Hicks a souhaité inviter Massimo Minini à présenter quatorze oeuvres créées spécialement depuis Brescia (Italie) où il réside. Massimo Minini a associé ses propres photographies à des tissus de différentes cultures provenant de sa collection. Cet ensemble, exposé dans des présentoirs conçus par Stéphane Henry, constitue une grande première.

© galerie Frank Elbaz

 

 

 
 

.Anni et Josef Albers :L'art et la vie__Musée d'Art Moderne de Paris

"Le  pouvoir de l'activité artistique sur la réalisation de soi"

Pour la première fois en France, cette exposition de grande envergure réunit l'oeuvre de deux artistes majeurs du XXe siècle. Nés en Allemagne, Anní et Josef Albers se rencontrent en 1922 à l'École du Bauhaus avant de se marier trois ans plus tard. En 1933, ils émigrent aux États Unis où ils sont invités à enseigner au Black Mountain College, école expérimentale située dans les montagnes de Caroline du Nord. Dans ce nouvel environnement, Josef approfondit ses recherches sur la couleur tandis qu'Anni continue à explorer les différentes techniques du tissage.

Le lien intime et très complice qui unit les deux artistes leur a permis tout au long de leur vie, de se soutenir et de se renforcer mutuellement dans un dialogue permanent et respectueux.

Particulièrement attentifs aux formes, aux matériaux et aux couleurs, ils ont produit une oeuvre considérée aujourd'hui comme l'une des bases de l'art moderne et dont l'influence reste considérable sur les plus jeunes générations d'artistes.

Leur travail, en tant qu'artistes mais aussi enseignants, consiste à susciter constamment des interrogations nouvelles par l'observation sensible du monde visuel et tactile :

"Apprenez à voir et à ressentir la vie, cultivez votre imagination, parce qu'il y a encore des merveilles dans le monde, parce que la vie est un mystère et qu'elle le restera." Josef Albers

L'exposition suit un parcours chronologique dans lequel s'instaure un dialogue entre les deux oeuvres, tout en soulignant leurs différences et leurs ressemblances.

© Musée d'Art Moderne de Paris

 

1 josef albers rondo 1942

 

Josef Albers

Rondo

1942

Pointe sèche

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

2 josef albers parc entre 1923 et 1924

 

Josef Albers

Parc

Entre 1923 et 1924

Verre, métal, fil de fer, peinture

The Bluff Collection

 

 

3 josef albers gratte ciel sur jaune transparent vers 1929

 

Josef Albers

Gratte-ciel sur jaune transparent

Vers 1929

Verre plaqué sablé, peinture noire

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

4 josef albers piliers 1928

 

Josef Albers

Piliers

1928

Verre opacifié par projection de sable, métal, aggloméré

The Metropolitan Museum of Art, New York, George A. Hearn Fund, 1970

 

 

5 josef albers anni ete 28 1928

 

Josef Albers

Anni/Été 28

1928

Tirages gélatino-argentiques montés sur carton

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

6 anni albers wallhanging 1925

 

Anni Albers

Wallhanging

1925

Laine, soie

Die Neue Sammlung Munich

Réplique réalisée par Katharina Jebsen, 2021

Reproduction by Katharina Jebsen, 2021

 

 

7 josef albers opera 1933

 

Josef Albers

Opéra

1933

Gravure sur bois

Centre Pompidou, MNAM/CCI, Paris,

legs de Nina Kandinsky, 1981

 

 

8 josef albers forme proto a 1937

 

Josef Albers

Forme proto A

1937

Huile sur panneau en fibres de bois

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 josef albers etude rouge violet achats de noel 1935

 

Josef Albers

Étude: Rouge-Violet (Achats de Noël)

1935

Huile sur panneau en bois

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 1 josef albers memento 1943

 

Josef Albers

Memento

1943

Huile sur Masonite

Solomon R. Guggenheim Museum, New York, estate de Karl Nierendorf, By purchase

 

 

9 2 josef albers portail 1936

 

Josef Albers

Portail

1936

Huile sur Masonite

Yale University Art Gallery, New Haven, don de la Collection of the Société Anonyme

 

 

9 3 anni albers sans titre 1941

 

Anni Albers

Sans titre

1941 Rayonne, lin, laine, jute

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 4 anni albers ville 1950

 

Anni Albers

Ville

1949

Lin, coton

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 5 anni albers et alexander reed collier vers 1940 2

 

Anni Albers et Alexander Reed

Collier

Vers 1940

Rondelles en aluminium, ruban en velours

marron foncé

The Josef and Anni Albers Foundation

"Être créatif n'est pas tant le désir de faire quelque chose que d'être à l'écoute de ce qui souhaite être fait : ce que nous dictent les matériaux."

Anni Albers et Alexander Reed

 

 

9 6 josef albers dans une lumiere douce entre 47 et 54

Josef Albers

Dans une lumière douce

Entre 1947 et 1954

Huile sur Masonite

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 7 josef albers variant adobe 1958

 

Josef Albers

Variant/Adobe

1958

Huile sur Masonite

Collection particulière, courtesy David Zwirner Gallery, New York

 

"Dans le domaine de la perception visuelle, une couleur n'est presque jamais vue telle qu'elle est vraiment - telle qu'elle est physiquement. Cela fait de la couleur le moyen d'expression artistique le plus relatif qui soit."

Josef Albers

 

 

9 8 josef albers repetition contre le bleu 1943

 

Josef Albers

Répétition contre le bleu

1943

Huile sur Masonite

Tate, Londres, Presented by The Josef and Anni Albers Foundation, 2006

 

 

9 9 josef albers tenayuca i 1942

 

Josef Albers

Tenayuca I

1942

Huile sur Masonite

The Josef and Anni Albers Foundation

 

"Je n'ai construit aucune théorie. J'ai seulement essayé de développer des yeux sensibles."

Extrait de lettre de John Cage adressée à Anni et Josef Albers

"Hier soir, Anni, nous avons lu à haute voix l'un de vos pamphlets et nous avons été tous émus par la clarté et la justesse de vos pensées. Être resté à New York sans en partir pendant si longtemps, m'avait laissé croire que ce que nous exigeons ne peut se réaliser qu'en chacun de nous, individuellement ; mais maintenant, au Black Mountain et aussi chez les Trappistes, je vois que les gens peuvent encore travailler ensemble. Il nous suffit juste d'imiter la nature dans sa manière d'opérer".

"La branche la plus abstraite de l'art est la musique. Tout le monde aime la musique [...]. Généralement, en l'écoutant, il n'est pas nécessaire de penser à quelque chose dans la nature que la musique essaie d'imiter ou de représenter. La musique possède une vie en soi."

Josef Albers, 1939

 

 

9 91 anni albers paturage

 

Anni Albers

Pâturage

1958

Coton mercerisé

The Metropolitan Museum of Art, New York, Purchase, Edward C. Moore Jr. Gift, 1969

 

 

9 92 anni albers variations sur un theme

 

Anni Albers

Variations sur un thème

1958

Coton, lin, plastique

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 93 anni albers panneaux de l arche pour la congregation b nai israel woonsocket rhode island 1962

 

Anni Albers

Panneaux de l'arche pour la congrégation B'Nai Israël, Woonsocket, Rhode Island

1962

Jute, coton et Lurex montés sur panneau en bois et aluminium

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 94 anni albers six prieres entre 65 et 67

 

Anni Albers

Six Prières

entre 1965 et 1966

Coton, lin, fibre végétale, fil d'argent

The Jewish Museum, New York, don de the Albert A. List Family

 

"Notre monde s'effondre ; nous devons rebâtir notre monde [...] Les œuvres d'art nous apprennent ce qu'est le courage. Nous devons aller là où personne ne s'est aventuré avant nous. Nous sommes seuls, et nous sommes responsables de nos actes. Notre solitude revêt un caractère religieux : c'est entre moi et ma conscience."

Anni Albers

" Je crois que l'art est parallèle à la vie. La couleur, selon moi, se comporte comme un être humain [...] de deux manières distinctes: d'abord dans son existence autonome, puis dans sa relation à autrui."

Josef Albers

 

 

9 95 josef albers hommage au carre regain d espoir regain d espoir 1951

 

Josef Albers

Hommage au carré: regain d'espoir

1951

Huile sur Masonite

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 96 josef albers jeune prediction hommage au carre 1955

 

Josef Albers

Jeune prédiction Hommage au carré

1954

Huile sur Masonite

Collection particulière

 

 

9 97 josef albers hommage au carre en avant de front 1970

 

Josef Albers

Hommage au carré : en avant de front

1970

Huile sur Masonite

The Metropolitan Museum of Art, New York, don de Douglas Dillon, 1991

 

 

9 98 josef albers hommage au carre doux leger 1968

 

Josef Albers

Hommage au carré doux léger

1968

Huile sur Masonite

Yale University Art Gallery, New Haven, don d'Anni Albers et The Josef Albers Foundation, Inc.

 

 

9 990 josef albers hommage au carre entre 52 et 55

 

Josef Albers

Hommage au carré

Entre 1952 et 1955

Huile sur Masonite

Yale University Art Gallery, New Haven,

don d'Anni Albers et The Josef Albers Foundation, Inc.

 

 

9 991 josef albers hommage au carre 1961

 

Josef Albers

Hommage au carré

1961

Huile sur Masonite

Yale University Art Gallery, New Haven, don d'Anni Albers et The Josef Albers Foundation, Inc.

 

 

9 992 josef albers hommage au carre 1969

 

Josef Albers

Hommage au carré

1969

Huile sur Masonite

Yale University Art Gallery, New Haven,

don d'Anni Albers et The Josef Albers Foundation, Inc.

 

 

9 993 josef albers hommage au carre 1966

 

Josef Albers

Hommage au carré

1969

Huile sur Masonite

Yale University Art Gallery, New Haven,

don d'Anni Albers et The Josef Albers Foundation, Inc.

 

 

9 994 josef albers hommage au carre 1969

Josef Albers

Hommage au carré

1969

Huile sur Masonite

Yale University Art Gallery, New Haven, don d'Anni Albers et The Josef Albers Foundation, Inc.

 

 

9 995 josef albers etude pour hommage au carre oui aussi 1970

Josef Albers

Étude pour Hommage au carré : Oui-Aussi

1970

Huile sur Masonite

Collection particulière

 

 

9 996 josef albers hommage au carre ile grecque 1967

Josef Albers

Hommage au carré île grecque

1967

Huile sur Masonite

Fondation Beyeler, Riehen/Bâle, Beyeler Collection, Suisse

 

 

9 997 anni albers etude pour do iii 1973

Anni Albers

Étude pour DO III

1973

Gouache sur papier à dessin d'architecture bleu

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 998 anni albers etude pour do iv 1973

Anni Albers

Étude pour DO IV

1973

Gouache et crayon sur papier à dessin d'architecture bleu

The Josef and Anni Albers Foundation

 

"C'était tellement stimulant de pouvoir soudain me débarrasser de cet absolu qui, en tissage, est toujours horizontal, vertical, ou diagonal, construit par étapes."

Anni Albers

 

9 999 anni albers engagement de ligne ii 1964

Anni Albers

Engagement de ligne II

1964

Lithographie monochrome sur plaque de zinc

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 9991 anni albers meandre jaune 1970

Anni Albers

Méandre jaune

1970

Sérigraphie

The Josef and Anni Albers Foundation

 

 

9 9992 josef albers hommage au carre 1976

Josef Albers

Hommage au carré

1976

Huile sur Masonite

The Josef and Anni Albers Foundation

Cette œuvre est le dernier Hommage au carré réalisé par Josef Albers avant son décès en 1976.

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Josef_Albers

https://fr.wikipedia.org/wiki/Anni_Albers

https://www.mam.paris.fr/fr/expositions/exposition-anni-et-josef-albers

https://www.wikiart.org/fr/josef-albers

https://www.wikiart.org/fr/anni-albers

 

.Georgia O'Keeffe__Centre Georges Pompidou


"Une conscience synesthésique de l'art."

L’Art Synesthésique propose des pistes esthétiques et expérimentales pour le dépassement du stade ordinaire de la perception et de la conscience. Il associe et établit une forme de dialogue entre mouvement, son, couleur et forme, afin de représenter ce à quoi ressemble une synesthésie véritable.

La Synesthésie: La stimulation d’un sens est perçue simultanément par au moins un autre sens.


 

"L'homme sensuel conforme les pensées aux choses ;

Le poète conforme les choses à sa pensée."

Ralph Waldo Emerson

Nature, 1836

 

1gok 2

 Series I – No. 3, 1918

Huile sur panneau

Milwaukee Art Museum.

Gift of Jane Bradley Pettit Foundation and the Georgia O’Keeffe Foundation

 

 

2gok 2

Series I White & Blue Flower Shapes, 1919,

Huile sur panneau

Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.

Gift of The Georgia O’Keeffe Foundation Courtesy Georgia O'Keeffe Museum.

"J'ai découvert que je pouvais dire avec

des formes et des couleurs ce que je

ne pourrais pas exprimer autrement – des choses

pour lesquelles je n'ai aucun mot."

 

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Evening Star No. VI, 1917,

Georgia O’Keeffe Museum, Santa Fe.

Gift of the Burnett Foundation. Courtesy Georgia O'Keeffe Museum, Santa Fe

 

 

4gok 1

Inside Red Canna, 1919,

Georgia O’Keeffe Museum

 

"Révéler ce qu'on a de plus intime, voilà

ce qui est important – et toujours maintenir

l'inconnu au-delà de vous -

en saisissant, en cristallisant votre vision

de la vie la plus simple, la plus claire."

 

 

5gok 1

Abstraction. Blind I, 1921

Huile sur toile

Museo Nacional Thyssen - Bornemisza Madrid

 

 

6gok 1

Abstraction White , 1927

Huile sur toile

Georgia O'Keefer Museum Santa Fé.

Gift at the Burnett Foundation

Ces collines ont l'air si douces.

"La terre tellement bonne.

Parfois, j'ai eu envie d'enlever mes vêtements

et de m'allonger contre ces collines."

 

 

7gok 1

Black Abstraction,1927

Huile sur toile

The Metropolitain Museum of Art, New York

Alfred Stieglitz Collection, 1969

 

 

8gok 2

Red and Orange Streak , 1919

Huile sur toile

Philadelphia Museum of Art

Bequest of Georgia O'Keeffe for the Alfred Stieglitz Collection, 1987

 

"L'inexpliqué de la nature, qui me fait sentir combien

le monde dépasse de loin mon entendement

- de comprendre peut-être en le traduisant par des

formes. D'accéder au sentiment de l'infini sur une ligne

d'horizon ou par delà les collines avoisinantes."

 

 

9gok 1

Lake George – Autumn, 1922

Huile sur toile

The Jan T. & Marina Vilcek Collection.

A promised gift to The Vilcek Foundation

 

 

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 Blue and Green Music, c., 1919-1921

Huile sur toile

The Art Institute of Chicago.

Alfred Stieglitz Collection. Gift of Georgia O'Keeffe

 

"Les os sont mes symboles du désert.

Ils semblent découper avec netteté au cœur

de ce que le désert recèle de vitalité profonde,

même s'il semble immense, vide, inaccessible

 impitoyable en dépit de sa beauté"

 

 

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Dark and Lavender Leaves, 1931

Huile sur toile

Collection of the New Mexico Museum of Art.

Gift of the Georgia O'Keeffe Estate, 1993

 

 

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White Iris No. 7, 1957

Huile sur toile

Museo Nacional Thyssen – Bornemizsa Madrid

"J'ai toujours pensé pouvoir rendre tout cela

dans une image par la suggestion.

Je veux dire la vie que l'on a vécue quelque part."

 

 

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Jimson Weed/White Flower No. 1, 1932

Huile sur toile

Crystal Bridges Museum of American Art, Bentonville, Arkansas.

 

 

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Oriental Poppies, 1927

Huile sur toile

Collection of the Frederick R. Weisman Art Museum at the University of Minnesota, Minneapolis.

Museum purchase

"Il m'apparaît très important pour l'idée

que je me fais de la vraie démocratie de mon

pays et peut-être du monde, que tous les

hommes et femmes soient égaux sous le ciel."

 

 

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Clam and Mussel, 1926

Huile sur toile

Georgia O'Keeffe Museum, Santa Fé.

Gift of the Georgia O'Keeffe Foundation

 

 

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Nature Forms – Gaspé, 1932

Huile sur toile

Collection particulière

"Là où je suis née et là où je vis et

ce que j'y fais est sans importance.

C'est ce que j'ai fait à partir des lieux où

j'ai vécu qui peut présenter un intérêt."

 

 

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Winter Road I, 1963

Huile sur toile

National gallery of Art, Whashington, D.C.

Gift of The Georgia O'Keeffe Foundation

 

 

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Sky Above Clouds/Yellow Horizon and Clouds, 1976-1977

Huile sur toile

Georgia O'Keeffe Museum, Santa Fé

Gift of The Georgia O'Keeffe Foundation

 

https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/60bdJRm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Georgia_O%27Keeffe

https://www.wikiart.org/fr/georgia-okeeffe

https://awarewomenartists.com/artiste/georgia-okeeffe/

 

 

 

Sebastiao Salgado :Amazonia__Philharmonie de Paris

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Introduction

Pendant sept ans, Sebastião Salgado a sillonné l’Amazonie brésilienne, photographiant la forêt, les fleuves, les montagnes, les peuples qui y vivent. Cet univers profond, où l’immense pouvoir de la nature est ressenti comme dans peu d’endroits sur la planète, a imprimé dans l’oeil du photographe des images saisissantes, la plupart dévoilées pour la première fois au public. Accompagnée d’une création sonore, véritable symphonie-monde imaginée par Jean-Michel Jarre à partir des sons concrets de la forêt, l’exposition restitue aussi la voix et le témoignage des communautés amérindiennes photographiées. Imaginée et conçue par Lélia Wanick Salgado, cette exposition immersive au coeur de l’Amazonie est une invitation à voir, à entendre en même temps qu’à penser le devenir de la biodiversité et la place des humainsdans le monde vivant.

Un voyage photographique

Dans la lignée du projet Genesis, photographiant les régions les plus reculées de la planète pour témoigne de leur majestueuse beauté, le photographe a entrepris une nouvelle série de voyages afin de saisir l’incroyable diversité naturelle de la forêt amazonienne brésilienne et les modes de vie des peuples. S’installant plusieurs semaines au sein de ces villages, il a ainsi photographié dix groupes ethniques. Dans de petites embarcations ou depuis les airs, Salgado réalise des images qui révèlent le labyrinthe complexe que forment les affluents sinueux qui alimentent le fleuve, les montagnes qui culminent parfois jusqu’à 3 000 mètres, les cieux gorgés d’eau qui créent de véritables rivières célestes.

Une symphonie-monde

Outre la fragilité de cet écosystème, l’exposition met en exergue la richesse de l’univers sonore amazonien en faisant dialoguer les impressionnants clichés de Salgado avec une création inédite de Jean-Michel Jarre conçue à partir de sons concrets de la forêt. Le bruissement des arbres, le cri des animaux, le chant des oiseaux ou encore le fracas des eaux qui se précipitent du haut des montagnes, collectés in situ, au coeur de la forêt amazonienne, composent un paysage sonore adapté au parcours de Salgado. Nommé ambassadeur à l’Unesco en 1993, Jean-Michel Jarre s’implique dans des projets remarquables pour la tolérance et le pluralisme culturel comme pour la défense de la nature et de l’environnement.

Un patrimoine inestimable

Présentant plus de 200 photographies, accompagnées d’immenses projections à la mesure de cette nature hors norme, l’exposition souligne la fragilité de cet écosystème. Elle s’attache à montrer que, dans les zones protégées où vivent les communautés indiennes, qui en sont les gardiens ancestraux, la forêt n’a subi presque aucun dommage. Des films documentaires permettront d’écouter la voix de ceux qui habitent la forêt et de saisir la richesse de leur culture. Par la force de ces images, Sebastião et Lélia Salgado espèrent stimuler une pensée et des actions en faveur de la préservation de cet inestimable patrimoine de l’humanité.

Coup d'éclat d'ampleur mondiale

Pour souligner la gravité de la situation écologique qui pèse sur la planète, l’exposition Amazônia ouvrira dans plusieurs villes du monde – de Paris (Philharmonie de Paris, du 20 mai au 31 octobre 2021) à São Paulo (SESC Pompéia, du 27 juillet au 31 octobre 2021), en passant par Rio de Janeiro (Museu do Amanhã, du 3 août à la fin décembre 2021), Rome (MAXXI, à partir du 1er octobre 2021) et Londres (Science Museum,début octobre 2021).Commissaire de l’exposition et scénographe :Lélia Wanick Salgado Création musicale de l’exposition : Jean-Michel Jarre

Exposition en collaboration avec le Musée d’Ethnographie de Genève

© extrait du dossier de presse de l'exposition

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sebasti%C3%A3o_Salgado

https://www.fondationfrances.com/artistes/sebastiao-salgado/

https://philharmoniedeparis.fr/en/activity/exposition/22404-salgado-amazonia

http://www.polkagalerie.com/fr/exposition-amazonia-de-sebastiao-salgado2.htm

 
 
 

.Christian Megert :Nouvel Espace__Galerie Denise René

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S.T. 2018

Connu pour avoir fait du miroir son matériau de prédilection, l’artiste suisse Christian Megert a bénéficié très tôt du soutien de la galerie Denise René. Après avoir consacré en 2018 une exposition à ses dernières créations, la galerie réunit cette fois-ci un ensemble d’œuvres historiques et actuelles qui témoignent du rôle majeur que l’artiste a joué sur la scène de l’avant-garde à partir du début des années 1960.
C’est à Bern, sa ville natale, que Megert a débuté sa carrière, après avoir suivi une formation à la Kunstgewerbeschule. En 1955, avec l’exposition du studio Postgasse, il montre pour la première fois son travail, des tableaux monochromes à la texture riche, structurés dans leur matière par des compositions dérivant du motif de la grille. Dans les années qui suivent, Christian Megert multiplie les contacts avec les artistes qui sont comme lui en quête de renouveau, en voyageant à travers l’Europe.

Ainsi, à Paris, il bénéficie d’une exposition personnelle au "Club des quatre vents" en 1959. Manzoni lui propose cette même année de participer au premier numéro d’Azimuth. En 1960, il expose son travail avec Dieter Roth à Copenhague à la galerie Køpcke, tandis que l’exposition Neue Malerei de la galerie des Kleintheater de Bern présente ses monochromes aux côtés, entre autres, de ceux de Bram Bogart, Bonalumi, Castellani, Schoonoven et Peeters. Peu de temps après, Megert participe à une manifestation de plus grande envergure, devenue depuis historique, Monochrome Malerei, au Stätische Museum de Leverkusen, qui réunit une quarantaine d’artistes parmi lesquels ceux des groupes Zero (Heinz Mack, Otto Piene, Günther Uecker), Azimuth (Enrico Castellani et Piero Manzoni) mais également Klein, Leblanc, Mavignier, etc.Dans ce contexte international particulièrement foisonnant et stimulant, Christian Megert se dé-marque avec la réalisation en 1960 de ses premières œuvres en miroir.

Résultant de l’utilisation de débris de miroirs, elles reflètent l’espace environnant de manière fragmentaire et entraînent
la dissolution totale de ce qu’on considère traditionnellement comme composition ; quant au spectateur, pris au piège des jeux de juxtaposition de points de vue et de fragments de vision, toute tentative d’appropriation de l’œuvre de sa part semble vaine. Ayant conscience de la portée inédite d’une telle orientation plastique, Christian Megert se lance dans la rédaction simultanée d’un manifeste, Vers un Nouvel Espace (1961) qu’il publie dans quatre langues. Moins que d’y développer un programme ou d’élaborer des postulats, l’artiste y exprime sa volonté de changement. On y sent la volonté de bâtir, dans ces années de l’après-guerre, une vie nouvelle, un espace sans frontière, qui laisse place à la création dans son sens le plus large possible : "je veux construire un nouvel espace, un espace sans commencement ni fin, dans lequel tout vit, où toute vie est stimulée. Cet espace sera tranquille et bruyant, im-mobile et en mouvement (...) Il sera gai, plein de vitalité, plein de couleurs et de mouvements, mais en même temps, il sera tranquille, plongé dans une profonde méditation (... )." Dans le dernier paragraphe du manifeste, Megert désigne le miroir comme étant le moyen le plus adapté à l’élaboration de ce nouvel espace : "Si vous opposez un miroir à un autre miroir, vous trouverez un espace sans fin et sans limite, un espace aux possibilités illimitées, un nouvel espace métaphysique".

De telles déclarations, aux aspirations libertaires, utopiques mais aussi transcendantales, font écho à celles du groupe Zero dont Christian Megert allait se rapprocher à partir de cette date, à l’occasion de nombreuses manifestations, jusque dans les années 1970. La première d’entre elles marque un moment important dans sa carrière : il s’agit de l’exposition Nul organisée en 1962 au Stedelijk Museum d’Amsterdam où Megert présenta l’oeuvre Environnement son premier grand environnement, constitué de parois réfléchissantes fixes et mobiles. Cette œuvre invite le spectateur à jouer une part active, à vivre simultanément une expérience visuelle, corporelle et psychique. L’utilisation conjointe d’éléments fixes et mobiles le confronte au phénomène de l’instabilité, problématique qui était au cœur de la démarche d’autres artistes de la mouvance optico-cinétique (le GRAV, Gianni Colombo).

En effet, le spectateur est plongé dans une atmosphère où les miroirs, se présentant sous des angles différents et en mouvement, reflètent une réalité qui est mise en pièce, déconstruite et en reconstruction permanente. En 1968, à l’occasion de la Documenta 4 de Kassel, Megert aura l’occasion de renouveler l’expérience de façon magistrale, en présentant dans la section "Ambiente" une nouvelle réalisation monumentale intitulée Environnement, où l’œuvre devient non pas uniquement lieu d’une expérience individuelle mais aussi celui d’un événement collectif. Cet Environnement résulte du recouvrement total d’une pièce (du sol au plafond) de grands miroirs carrés. Le spectateur, lorsqu’il y pénètre, est confronté à une expérience perceptive intense, avec un phénomène de dédoublement à l’infini. Son corps entier est pris dans un espace sans fin, ce qui peut parfois provoquer une impression de dédoublement corporel et de vertige. L’organisateur de Documenta 4, Arnold Bode, n’avait pas sous estimé la portée révolutionnaire de cette nouvelle forme d’art : "l’art est en train de rompre avec les vieilles traditions (...). Les œuvres d’art prennent possession de l’espace. L’expérience visuelle devient globale. La réalité esthétique n’est plus simplement vue comme une partie, mais comme une unité qui embrasse tout, "un environnement"." À partir de 1964, Christian Megert franchit encore une étape décisive dans son travail en réalisant ses premières Light Box, devenant ainsi l’inventeur d’un concept qui n’aura cessé de marquer des générations d’artistes, et aujourd’hui encore, que l’on songe aux réalisations de l’artiste chinois Chul Hyun Han ou à celles d’Ivan Navarro... Associant miroir, verre et néon, ces œuvres de Megert explorent avec une très grande efficacité la capacité du miroir à créer un phénomène d’infini. Par le rapport frontal qu’elle engage avec le spectateur, la light box hypnotise son regard, l’embarque de l’autre côté du miroir dont il devient alors le prisonnier. Megert, durant toute sa carrière, déclinera avec efficacité ces effets, notamment en reprenant le principe de la Light Box sous forme de diptyque ou de triptyque.

Dans ses créations ultérieures, Megert a continué à s’intéresser à l’emploi du miroir à échelle monumentale, avec par exemple les Mirror-Labyrinth et les Turning Doors. Il a également manifesté son inventivité et son ingéniosité dans le format plus classique du tableau (notons que l’artiste n’a jamais tenté d’explorer le pouvoir déformant des surfaces convexes et concaves). Dans certaines de ces œuvres, Megert renoue avec l’esthétique du fragment, employant des débris de miroirs que l’artiste aime souvent agencer suivant des formats dérivant du tondo ou du triangle. D’autres sont conçues dans un esprit plus proche de l’art concret, en procédant à la répartition sobre et équilibrée de figures géométriques simples sur fond monochrome. Dans les deux cas, Megert s’attache à explorer les effets de contrastes, en jouant de l’association de surfaces mates et de surfaces brillantes, de surfaces colorées et de surfaces neutres. Si le miroir constitue souvent un élément majeur de la composition, il est parfois utilisé avec parcimonie, apparaissant en deuxième plan, de manière presque subreptice, créant ainsi une impression de profondeur ou des reflets inattendus.
Depuis près d’un demi-siècle, Christian Megert exploite magistralement les ressources du miroir. Il a fait de cet objet de spéculation son meilleur allié, passant du réel au virtuel, du fragmentaire à l’infini, du construit au déconstruit, du visible à l’invisible. Par ce dépassement des oppositions binaires et cette permanente mise à l’épreuve de l’œil, Megert nous invite à nous interroger sur ce qui constitue l’essence même du regard pour aboutir à une perception élargie du monde.

© Domitille d’Orgeval dossier de presse de l'exposition

Cela fait plus de cinquante ans que Christian Megert travaille avec des miroirs, il appartient à une génération d'artistes, qui, au début des années 60, voulait redéfinir les limites de l'art. En tant que "ambassadeur suisse de l'Art-ZERO", Christian Megert fait partie intégrante de l'histoire de l'art du 20ème siècle. Depuis 1961, il a transformé l'espace avec des miroirs, et a ainsi élargi les possibilités de perception à l'intérieur même de l'art plastique. Dans son manifeste "Ein neuer Raum" (Un nouvel espace), il a formulé l'ambitieuse qualité de son œuvre dans des termes encore valables aujourd'hui. Il y revendique un espace, dans lequel on retrouverait "tous les problèmes liés à l'espace dans le passé et le futur (…)", et, réellement, ses espaces miroirs ont un effet immédiat intemporel. Le contexte historique de ZERO constitue seulement l'arrière-plan du débat actuel concernant son art.
Les miroirs sont vides, le spectateur y voit des reflets de son environnement. Sans spectateur, ses "Spiegelräume" n'ont pas de sens. Megert exauce la maxime de Marcel Duchamp, qui était le premier artiste à reconnaitre comme indispensable la part décisive du spectateur dans la constitution d'une œuvre d’art. Comme les miroirs sont vides, ils n'ont ni style, ni âge. Ce qu'ils reflètent est toujours le présent de leur spectateur.

Les "Spiegelräume" ne manquent pourtant pas de forme. Megert a étudié très exactement le potentiel du miroir et use de toutes les possibilités du simple miroir plan. Il s'est consciemment limité au miroir plat et n'a jamais utilisé de miroir concave ou convexe. Il a dirigé l'exposition de ses miroirs de manière planifiée, les a ajustés dans différentes directions mais aussi accrochés librement dans la pièce, de façon à ce qu'ils puissent bouger selon les mouvements de l'air. Ses premières œuvres étaient composées de débris de miroirs qui réfléchissaient des parties infimes de la réalité par des fragments de l'espace environnant.
Ses installations de grands miroirs confrontés les uns aux autres suggèrent, par contre, un espace manifestement infini que le spectateur ne peut jamais complètement exploiter. Les arrangements formels de Megert sont en même temps toujours limités à l'essentiel et très simples.
Les miroirs sont carrés ou ronds, ils sont disposés selon des méthodes évidentes et rationnelles.
Mais leur effet n'est pas facile à saisir précisément, on ne peut que le vivre de façon différente selon chaque spectateur. Les miroirs de Christian Megert ne sont pas fonctionnels, ils ne sont pas faits pour se maquiller ou se raser. Ils nous touchent plus profondément, s'adressant à une couche existentielle de notre conscience. Ils obligent le spectateur à se déplacer, car ils ne fixent pas de point de vue idéal mais offrent au contraire de nombreux points de vue possibles. Le spectateur se voit à plusieurs endroits dans la pièce; il ne fait pas l'expérience d'un espace formant un continuum sans rupture, mais plutôt un environnement à multiples facettes, sans cesse changeant. Le spectateur se sent lui-même, face aux miroirs de Christian Megert, en tant qu'être percevant, observant et ressentant un espace. La précision de la composition réalisée par l'artiste retombe presque complètement en arrière-plan. De ces "Spiegelräume" émane une forte puissance anonyme. Leurs origines remontent à une ère artistique, qui mena l'évolution de l'art moderne des années 50 à sa fin logique; en tant qu'œuvres d'art autonomes elles s'affirment pourtant jusqu'à aujourd'hui avec une fraicheur intacte, et elles peuvent être redécouvertes par chaque nouvelle génération.

© Kay Heymer

 

http://www.megert.de

https://www.deniserene.fr/artistes/christian-megert/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Christian_Megert

http://www.artnet.fr/artistes/christian-megert/

 

.Gabriel Léger :Solve + Coagula__Galerie Sator

 

.Gabriel Léger __Installation Fondation Fiminco, Romainville__Vertigo, galerie Sator

 

.Gabriel Léger __Installation Fondation Fiminco, Romainville__Vertigo, galerie Sator

 

Gabriel Léger__Galerie Da-End

Autel
Bas-relief représentant le miel (Egypte antique,
Nouvel Empire), rayons de cire, miel, acier, plexiglas
67 x 46 x 15 cm, 2018

 

http://gabrielleger.com

https://galeriesator.com/gabriel-leger-bio

https://www.youtube.com/watch?v=mK5ZHqess5k