.Léon Bonvin 1834-1866 Une poésie du réel :Fondation Custodia

Léon Bonvin ne connut pas la même notoriété que son demi-frère, François (1817-1887), qui était un peintre réaliste estimé au XIXe siècle. Sur sa vie, de rares sources et témoignages nous sont parvenus. La plupart furent écrits juste après son suicide, à l'âge de 31 ans - et souvent en réaction à celui-ci - avant que la mémoire de sa carrière et de son œuvre ne s'efface progressivement. Forcé de consacrer ses journées au travail dans le cabaret fondé par son père à Vaugirard, une commune rurale limitrophe de la capitale, Léon Bonvin peignit ses aquarelles loin du regard du milieu artistique et culturel parisien.

Ses premiers dessins, entièrement exécutés à la pierre noire, sont de magistrales études d'ombres et de lumières, d'un modernisme saisissant. Puis Léon Bonvin introduisit progressivement l'aquarelle dans son art, et avec elle une efflorescence de couleurs. Ses œuvres ont quelque chose d'intime. Elles révèlent une grande humilité et une vision sensible de son environnement immédiat, le cabaret paternel, où il puisait toute son inspiration. De ses natures mortes de cuisine, de ses bouquets de fleurs champêtres simplement disposés dans un verre, de ses vues de la plaine de Vaugirard fourmillant de détails et d'herbes folles, émane le bonheur que Léon Bonvin éprouvait à se laisser absorber par le sujet qu'il avait soigneusement choisi. La sincérité presque naïve avec laquelle il représenta la réalité de son quotidien conduisit à une expression unique et singulière dans l'art du XIXe siècle. Une sincérité et une singularité qui firent de Léon Bonvin un poète du réel.

 

Les premiers dessins noirs et le cabaret de Vaugirard

 

Léon Bonvin dessinait ce qu'il connaissait le mieux : il trouvait ses sujets autour de lui, dans le cabaret où il vivait. Construit par son père, celui-ci était situé rue du Moulin à Vaugirard, un village aux abords de Paris qui correspond aujourd'hui au sud du 15e arrondissement. Dans ce modeste établissement à l'aspect rustique, on servait à manger et à boire. Destination relativement populaire, l'auberge accueillait une clientèle éclectique, composée d'ouvriers, d'artistes, d'acteurs et d'écrivains qui s'attablaient "autour de vastes omelettes  ou de gibelottes assaisonnées d'une certaine sauce noire au thym qui faisait toujours redemander d'autres bouteilles" (La Revue anecdotique, 1861). Après la disparition de son père, en 1862, Léon Bonvin reprit la gestion du cabaret et le métier de marchand de vin. Il ne se consacrait au dessin qu'à ses rares heures perdues.

 

Ses premiers dessins, entièrement exécutés à la pierre noire, sont de magistrales études d'ombres et de lumières, d'un modernisme saisissant. Puis Léon Bonvin introduisit progressivement l'aquarelle dans son art, et avec elle une efflorescence de couleurs. Ses œuvres ont quelque chose d'intime. Elles révèlent une grande humilité et une vision sensible de son environnement immédiat, le cabaret paternel, où il puisait toute son inspiration. De ses natures mortes de cuisine, de ses bouquets de fleurs champêtres simplement disposés dans un verre, de ses vues de la plaine de Vaugirard fourmillant de détails et d'herbes folles, émane le bonheur que Léon Bonvin éprouvait à se laisser absorber par le sujet qu'il avait soigneusement choisi. La sincérité presque naïve avec laquelle il représenta la réalité de son quotidien conduisit à une expression unique et singulière dans l'art du XIXe siècle. Une sincérité et une singularité qui firent de Léon Bonvin un poète du réel.

 

 

 

 

 

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Portraits de Léon Bonvin

Daguerréotype

Paris, Fondation Custodia, Collection Frits Lugt

 

 

 

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La Plaine de Vaugirard, 1856

Pierre noire et estompe

Paris, Fondation Custodia, Collection Frits Lugt

 

 

 

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Deux lapins dans un clapier, 1856

Pierre noire et estompe

Paris, musée d'Orsay

 

 

 

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Route de campagne avec un paysan, 1863

Plume et encre brune, aquarelle sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Femme balayant la cour de l'auberge

à Vaugirard, 1865

Plume et encre brune, aquarelle et gouache sur un tracé au graphite

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

Natures mortes et bouquets de fleurs, l'éclat de la couleur

 

La couleur s'exprima dans l'art de Léon Bonvin grâce à l'aquarelle, technique à laquelle il se consacra entièrement après 1858. Le choix de ce nouveau médium s'accompagna d'un élargissement de son répertoire thématique, même s'il continua à puiser ses sujets dans son quotidien : natures mortes, bouquets de fleurs et paysages.

Léon Bonvin s'inscrit dans le renouveau de l'intérêt des peintres réalistes pour les natures mortes, au milieu du XIXe siècle. Par son métier et le lieu où il vivait, Bonvin était également confronté à ce sujet tous les jours. Les fruits, les légumes et autres denrées sont associés avec une profusion d'objets que l'artiste trouvait sans diffi culté au cabaret.

Les bouquets de fleurs retinrent aussi son attention. Il ne s'agit pas là de compositions sophistiquées, imprégnées du message moral de vanité à laquelle cette iconographie faisait traditionnellement référence. Bonvin choisissait de simples fleurs de saison, cueillies pour leur beauté dans les jardins et les prés de Vaugirard. Il décrivait les formes avec soin et ses compositions étaient dénuées de toute grandiloquence. Ces feuilles démontrent son admirable sens de l'observation. La curiosité et la précision presque botaniques dont il fit preuve dans ses aquarelles nous permirent d'identifier avec exactitude beaucoup de spécimens.

 

 

 

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Nature morte au panier de pommes, 1863

Plume et encre brune, aquarelle et gouache sur un tracé au graphite

 Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Nature morte aux céleris, 1865

Plume et encre brune, aquarelle sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Nature morte aux barbes de capucin, cerfeuil et burettes, 1863

Plume et encre brune, aquarelle sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Nature morte aux poissons, 1864

Plume et encre brune, aquarelle sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Nature morte au panier d'oranges, 1863

Plume et encre brune, aquarelle sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Bouquet de lilas, 1862

Plume et encre brune, aquarelle et rehauts de gouache blanche

New York, Collection particulière

 

 

 

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Nature morte aux chardons séchés, 1855

Aquarelle sur un tracé au graphite

France, Collection particulière

 

 

 

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Bouquet d'œillets des jardins, 1863

Plume et encre brune, aquarelle et gouache sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Bouquet de fleurs des champs aux pervenches, 1863

Plume et encre brune, aquarelle, sur un tracé au graphite

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Bouquet de pensées, 1863

Plume et encre brune, aquarelle sur un tracé au graphite

Zurich, Collection Walter Feilchenfeldt

 

 

 

Paysages et fleurs des champs, une sensibilité pour la nature

 

 

La nature et les plantes, sujets de nombreuses œuvres de Léon Bonvin, ont revêtu pour lui une grande importance. A partir de 1863, l'artiste s'aventura en extérieur, parcourant la plaine de Vaugirard. Emportant sa boîte d'aquarelle, il peignit les paysages qui s'offraient à lui et chercha à en restituer avec fidélité l'atmosphère et les variations de la lumière, au gré des saisons, du temps, des heures du jour ou de la nuit.

Des herbes folles surgissent au premier plan de ses paysages. On croit à une mise en scène, alors que c'est simplement le regard de Léon Bonvin qui transformait un coin de sous-bois, une bordure de champs ou un taillis de ronces en une remarquable composition. Plus loin, ce sont de véritables portraits de fleurs et d'arbustes placés dans leur cadre naturel.

À la manière d'un naturaliste, Léon Bonvin semble s'être tapi au ras du sol, au plus près de son sujet, pour en capter l'essence et l'interpréter de façon sensible.

Un œil attentif remarquera dans chacune de ces œuvres de minuscules personnages solitaires, disposés timide- -ment entre les feuillages et qui appartiennent souvent au peuple silencieux et laborieux du monde agricole. Une présence humaine très discrète, soumise à la prépondérance de la nature.

 

 

 

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Paysage au crépuscule, 1865

Plume et encre brune, aquarelle et gouache, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Chemin bordé de fleurs sauvages, 1865

Plume et encre brune, aquarelle, gouache et gomme arabique

Collection particulière

 

 

 

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Saule et liseron devant un paysage de rivière, 1865

Plume et encre brune, aquarelle et gouache, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

 

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Aubépines devant un paysage nocturne avec des maisons à l'arrière-plan, 1864

Plume et encre brune, aquarelle et gouache, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Paysage de campagne, 1865

Plume et encre brune, aquarelle sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Paysage nuageux, 1865

Graphite, aquarelle et gouache, rehauts de gomme arabique

Baltimore, Baltimore Museum of Art

 

 

 

Paysages et fleurs des champs, une sensibilité pour la nature

La nature et les plantes, sujets de nombreuses œuvres de Léon Bonvin, ont revêtu pour lui une grande importance. A partir de 1863, l'artiste s'aventura en extérieur, parcourant la plaine de Vaugirard. Emportant sa boîte d'aquarelle, il peignit les paysages qui s'offraient à lui et chercha à en restituer avec fidélité l'atmosphère et les variations de la lumière, au gré des saisons, du temps, des heures du jour ou de la nuit.

Des herbes folles surgissent au premier plan de ses paysages. On croit à une mise en scène, alors que c'est simplement le regard de Léon Bonvin qui transformait un coin de sous-bois, une bordure de champs ou un taillis de ronces en une remarquable composition. Plus loin, ce sont de véritables portraits de fleurs et d'arbustes placés dans leur cadre naturel.

À la manière d'un naturaliste, Léon Bonvin semble s'être tapi au ras du sol, au plus près de son sujet, pour en capter l'essence et l'interpréter de façon sensible.

Un œil attentif remarquera dans chacune de ces œuvres de minuscules personnages solitaires, disposés timidement entre les feuillages et qui appartiennent souvent au peuple silencieux et laborieux du monde agricole. Une présence humaine très discrète, soumise à la prépondérance de la nature.

 

 

 

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Molène dans un sous-bois, 1865

Plume et encre brune, aquarelle et gouache sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Bouton de rose devant un paysage, 1863

Plume et encre brune, aquarelle et gouache sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Chardonnerets, 1864

Plume et encre brune, aquarelle et gouache sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

Postérité de Léon Bonvin

 

 

En janvier 1866, Léon Bonvin se suicida dans la forêt de Meudon. Les raisons qui le poussèrent à cet acte tragique étaient sans doute multiples et restent floues. Bonvin était "accablé par toutes sortes de chagrins" résume Paul Lefort (1888). Dans le milieu artistique parisien, son décès contribua à créer un mythe autour de ce jeune homme qui souhaitait vainement vivre de son art. De nombreux quotidiens et revues se firent l'écho du drame.

Léon Bonvin laissait derrière lui une femme et trois jeunes enfants. Son demi- frère François fit appel à la communauté artistique pour soutenir une vente de charité, dont les profits permettraient de leur venir en aide. Cette vente eut lieu le 24 mai 1866. Elle rassembla des peintres de renom tels que Courbet, Daubigny, Bracquemond, Monet, Boudin, Fantin-Latour, Ribot ou encore Whistler.

L'art de Léon Bonvin rencontra un certain engouement dans les années qui suivirent sa mort. Des artistes, des collectionneurs et des marchands tels que les Tempelaere, acquirent ses œuvres. William Walters, un important collectionneur de Baltimore, acheta un grand nombre de ses aquarelles. Il commandita aussi au critique français Philippe Burty un article consacré à l'artiste, publié aux États-Unis (1885), puis en France (1886). Malgré cela, la relative renommée de Léon Bonvin déclina au début du XXe siècle.

 

 

 

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Bouquet de marguerites et de violettes

Huile sur toile

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Pot de fleur, 1861 (ou 1865?)

Aquarelle et gouache sur un tracé au graphite

Paris, Fondation Custodia, Collection Frits Lugt

 

 

 

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Autoportrait (détail), 19 janvier 1866.

Plume et encre brune, aquarelle et rehauts de gouache blanche.

Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris.

 

 

 

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Autoportrait (détail), 19 janvier 1866

Plume et encre brune, aquarelle et rehauts de gouache blanche.

Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris.

 

 

 

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Branche fleurie de cognassier du Japon (?), vers 1863

Plume et encre brune, aquarelle et rehauts de gomme arabique

Saint-Lô, musée d'Art et d'Histoire

 

 

 

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Prunellier (?) devant un paysage au crépuscule, 1864

Plume et encre brune, aquarelle, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Chardon devant un paysage d'hiver, 1864

Plume et encre brune, aquarelle et gouache sur un tracé au graphite, rehauts de gomme arabique

Baltimore, The Walters Art Museum

 

 

 

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Boîte d’aquarelles de Léon Boivin

Paris, Fondation Custodia, collection Frits Lugt

 

 

 

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Détails.